Walking on the seaside [Vitamine]

J'oublie. C'est la que plus rien ne compte. Tout n'est que futilité. Rien n'est éternel. Rien. Sauf cette océan s'étirant plus loin que je ne l'ose imaginer. Même assis sur le dos de Vitamine, je me sens infiniment petit. Mon regard est perdu dans les vagues qui viennent mourir sur la berge, léchant à peine les sabots de la jument. Mes doigts, qui ont abandonné les rennes, s'amusent inconsciemment avec les crins de ma monture, entraînés dans le balais des brises marines. Je ne suis d'aucune importance face au paysage. Aussi insignifiant qu'un grain de sable. Après tout qui je suis ? Un enfant gâté qui a vue son navire chavirer. Un esprit autrefois tourmenté qui a réussis à se trouver. Il a fallu se cramponner et se hisser, avec toute la volonté du monde, pour se sortir d'un énorme nuage noircis par le désespoir et la rancoeur. Puis il y a deux rayons de soleil qui ont réchauffé mon coeur, pourtant certain qu'il ne battrait plus pour personne. C'est là que je me suis relevé...c'est la que je me suis implanté.

Je caresse l'encolure de Vitamine et essuie du revers de la manche quelques larmes qui viennent se mêler à mon sourire mélancolique. D'une pression, je remets la jument au pas. Une main tenant les rennes, je réfléchis encore quelques instants sur l'avenir qui me paraît beaucoup plus clément. Je talonne la belle jument rouanne pour le demander le galop et part, dans une course effrénée, galoper au bord de l'eau. Carpe Diem...