Journal intime de Vitamine

Vitamine est l'une des juments préférée des cavaliers. Attentive et pleine d'amour elle sait me donner confiance. Je viens à peine de passer mon galop 1 que je peux participer à cette balade. Fleurine m'a appris les bases de l'équitation. Je n'ai pas peur, et Vitamine sera gentille avec moi, j'en suis certaine ! Je m'approche de belle jument grise et l’appelle par son nom. Elle ouvre les yeux et redresse la tête. Les autres m’ont dit que des bonnes choses sur elle, je n'ai pas à m'inquiéter. Maintenant que je sais mettre la selle et penser ma jument, je peux le faire toute seule. Puis Fleurine n'ai jamais trop loin de ses chevaux. Si j'ai be soin d'aide je n'aurais qu'à l'appeler. Je brosse Vitamine qui me regarde faire? Puis je lui cure les sabots. Tous les chevaux ont été ferrés. Mais je ne sais pas encore à quoi cela sert. Je poserais ma question plus tard... Maintenant que ma jument est prète je vais rejoindre les autres cavaliers dans la cours comme l'a demandé la monitrice. Je me suis levée assez tôt pour être à l'heure!

"Coucou Vitamine, j'ai besoin de ton énergie positive aujourd'hui! Si tu savais comme j'ai mal au coeur!" Ma main caresse doucement son encolure et la jument finit par soupirer lourdement... Elle semble presque s'endormir. Je prend mes brosses et passe à l'action. Aujourd'hui je suis d'humeur à démotiver mes chevaux. Vitamine se retourne pour me regarder travailler. J'ai 'impression qu'elle sent mon mal être. Ma tête posé sur son ventre j'écoute sa respiration. Elle m'apaise et me réconforte. C'est décidé je vais faire une balade à la plage avec elle. "Vitamine! On va passer un bon moment toutes les deux!" Je vais chercher la selle et le filet. Une fois prête je pars rejoindre le sentier qui mène à la plage.
[...] Le paysage change au fur et à mesure que nous marchons. J'en profite pour l'échauffer au pas et au trot. Vitamine semble être dans de bonne conditions pour me faire oublier ma solitude et mes angoisses pour quelques heures. Mes mains accrochées à sa crinière je cri à tout bout de champ "Galop ma belle ! Allé hop ! Galop !" Je sens au départ la puissance de son arrière main. Comme une voiture de course elle accélère et nous commençons à découvrir une vaste étendu... La mer. Sous ses sabots les sol tremble, des paquets de sables s'envolent et éclatent dans l'air. Vitamine penche la tête et accélère de plus belle, jamais je n'aurais cru qu'elle pouvais être aussi rapide. Je me met en équilibre et rigole comme jamais. Les larmes coulent de mes yeux, mes cheveux fouettent l'air. Ma jument lance quelques coups de cul et esquisse de trois sauts de moutons, j'ai fallis en perdre l'équilibre. Son galop ralentit doucement et on repasse à un rythme digne du dressage. "Merci ma grande... vraiment... J'ai l'impression que tu comprends ce don j'ai besoin " . Je descend de son dos et décide de lui enlever son filet. Vitamine me regard avec un air questionneur, elle part au galop. Sur l'instant j'ai cru qu'elle allait s’enfuir, mais elle revient aussitôt sur ses traces. Je cours dans l'eau avec mon jean, la jument hésite mais, finalement me suit. Je cours aussi loin que je peux. Je commence à perdre pied. La mer est calme et ma jument me rejoint. Je four mon visage dans sa crinière trempée. Ça sent bon le cheval. "On devrait peut être rentrer... Je dois parler aux autres." Fatigué je sors et la caresse. Je lui remet le filet. Sa selle est toute mouillé, pas de soucis elle n'est pas en cuir. Pas de quoi s’inquiéter. Je retourne doucement sur le chemin qui mène au centre équestre.
[...]Je suis toute trempée, pourtant ma jument à commencé à sécher. Je rentre dans l'écurie et regarde si Vitamine ne s'est pas blessée durant notre balade. "Tout va bien? J'espère que tu en as autant profité que moi !" Je la brosse, applique du démêlant sur sa crinière et sa queue. "Hum tu sens vraiment bon maintenant. Mais tu as toujours un petit gout d'iode...". Je soupire, la caresse, range son matériel après l'avoir lavé et graissé. Je reste encore longtemps dans son box à la bichonner et lui parler. Elle m'écoute et semble me comprendre. Cela fait tellement de bien. J'ai vraiment eu besoin de sorti. Je rejoins la cours du centre équestre après lui avoir fait de nombreux câlins.

Si j'avais écouté le langage désespéré de mon corps, je serais resté dans mon lit toute la journée. Je n'ai jamais eu l'occasion de me faire rouler dessus par un rouleau compresseur mais je suis certain qu'il s'agit d'un châtiment moins terrible. Au moindre de mes mouvements, mes muscles me renvoient une douleur on ne peut plus désagréable. Le seul endroit au monde où je peux espérer faire le moins de mouvements possible, c'est ici ; entre les deux oreilles et sous ma couette. Cependant, tout au fond de moi, mes bonnes manières protestent amèrement devant ce laisser aller. Je ne suis qu'un hôte, plus ou moins respectable, et je ne dois pas profiter de mon lit alors que certaines personnes travaillent peut-être déjà. Pourtant, c'est avec une certaine flemme accumulée à une méchante fatigue que je m'extirpe - non sans mal - de mon lit. Appuyé à mon lavabo, les yeux dans les yeux avec mon miroir, j'essaye de planifier ma journée. Le seul moyen de me réveiller réellement serait d'aller me balader, loin, en tête à tête avec la nature. J'ai besoin de sentir autre chose que l'air du domaine. En plus de cela, la journée s'annonce belle malgré les apparitions timides du soleil.

Serré dans mes habits d'équitation, je gagne le centre équestre. J'ai oublié à quel point ce pantalon peut serrer. Ne faudrait-il pas que je m'en rachète un ? Je me regarde sous toutes les coutures et soupir. Je ne suis pas certain d'être à la hauteur de l'éternelle classe anglaise. Ca m'apprendra de ne pas essayer les pantalons quand je les achète. Tant pis, maintenant, j'attendrai qu'il craque....ou peut-être pas.

Je m'arrête devant le boxe de Vitamine. Son nom sonne comme la providence à mes oreilles. S'il y en a une qui peut me réveiller, je lui fais confiance, ce sera elle. "Hello dear Vitamine". Elle agite les oreilles et penche sa grosse tête vers moi. "Oh, you speak english milady" Je fais en riant et en évitant de justesse une léchouille passagère. Je m'applique à la brosser, passant soigneusement l'étrille , retirant la moindre petite saleté venant entacher sa belle robe rouanne. En fait, je passe un temps fou à la pomponner, à la faire belle. Ce doit être mon instinct paternel refoulé qui me fait du pied. Avec quelques ennuis, je finis par passer le filet à Vitamine qui a dû bien rigoler en me voyant paniquer de la sorte. Voulant renouer avec mes vieilles habitudes, je ne lui mets pas de selle.